Frappez fort. Comme pour réveiller les morts.

  • Dates de résidence : du 01/05 au 05/05/2023
  • Dates de résidence : du 25/05 au 02/06/2023
  • Dates de résidence : du 12/06 au 16/06/2023
  • Présentation publique : Vendredi> 16 juin 2023 à 19h En savoir +

Il y a 10 ans, avec la pièce Moments d’absence, je faisais appel au travail du cinéaste Jean Eustache pour aborder les notions de réel et de fiction sur scène. Pour Frappez fort. Comme pour réveiller les morts, je retrouve son cinéma, avec Les Photos d’Alix, son dernier film, un court métrage réalisé en 1980. Dans ce film, la photographe Alix Cléo Roubaud présente à un jeune garçon un ensemble de photographies prises à différentes périodes de sa vie. Elles sont personnelles, voire intimes, et correspondent chacune à un souvenir, une impression. Les photographies sont montrées une à une en gros plan, tandis que la photographe, répondant aux questions du jeune homme, les commente. Et puis, tout à coup, le son et l’image se décalent et ce qu’Alix Cléo Roubaud raconte de chaque photographie ne correspond plus à ce qui est montré. Les personnages, les lieux, les objets qu’elle commente, car le mouvement de ses mains guide notre regard, ont disparu. À la place apparaissent d’autres objets, d’autres lieux et personnages, que chaque parole d’Alix transforme, réinvente et redéfinit. Avec Frappez fort. Comme pour réveiller les morts, qui rassemblera 6 interprètes, je souhaite emmener les spectateur·trices dans cette zone de perte de repères et d’hyper-vigilance, où les yeux doivent chercher pour comprendre ce qui se dit, et où ce qui se dit doit être entendu profondément, physiquement, pour donner corps à l’image.Regarder et entendre, prendre le temps de voir et d’écouter vraiment, n’est-ce pas ce que nous n’arrivons plus à faire aujourd’hui ? Ce temps que je cherche, ce ralentissement nécessaire pour regarder, voir profondément, entièrement, ce et ceux et celles qui nous entourent n’est pas sans lien avec mon parcours. En 2000, je rentrais de Tokyo où j’avais travaillé pendant 3 mois avec la danseuse de butô Mitsuyo Uesugi, élève de Kazuo Ono. Je me souviens de ce voyage comme si c’était hier. Cette rencontre avec Mitsuyo et les 7 années qui ont suivi ont déterminé ma danse. J’ai appris à être là entièrement, totalement sur un plateau. Solide et libre. J’ai trouvé une danse « en équilibre» l’entre-deux, traversée par l’instant, entre le rire et les larmes, entre le mouvement et les mots, entre le dedans et le dehors, le passé et l’avenir. Je souhaite démarrer cette création par la transmission précise et exacte, aux danseur·ses de cette création, de cette danse que j’ai apprise auprès de Mitsuyo Uesugi il y a 20 ans. Ce sera la première étape.

Chorégraphie Cécile Loyer
Assistant à la chorégraphie Éric Domeneghetty
Interprétation danse Caroline Boussard, Sonia Delbost-Henry, Steven Hervouet, Mai Ishiwata, Karim Sylla + un·e 6ème interprète
Autrice Myriam Blœdé
Création lumière Coralie Pacreau
Création sonore Emmanuel Baux

© Géraldine Aresteanu

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